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Edito d’été : Paris, un Océan de zinc, d’ardoise, et d’enjeu climatique

Tous les ans, avec l’arrivée de l’été, un enchantement spécial habille Paris. C’est probablement la saison préférée des amoureux de la capitale, la mienne aussi, celle où la ville nous appartient quand tout le monde ou presque s’est évaporé en vacances sous d’autres cieux.

Un horizon iconique

Le soleil flamboyant transperce la brume matinale, éclairant les ponts enjambant la Seine d’une lueur dorée qui vient frapper les toits iconiques de la capitale. Véritable océan de zinc et d’ardoise immédiatement identifiable, les toits de Paris ne sont pas simplement un abri contre les intempéries, mais un témoin silencieux de l’histoire et de la culture françaises. Un écho silencieux des rimes de Verlaine, s’extasiant de ce ciel par-dessus le toit, si bleu, si calme. 
Il y a 70% de chance que ce toit ait été gris : c’est le pourcentage des toits en zinc et en ardoise à Paris.

Et c’est bien dommage que l’hiver ne tombe pas en été, parce qu’avec la chaleur qu’il fait sous les toits en été, personne n’aurait plus besoin de se chauffer en hiver !

Un véritable livre d’histoires

Plus sérieusement, revenons à nos envolées lyriques de ces toits, patrimoine architectural emblématique, qui semblent onduler telle une mer argentée sous la caresse d’une brise étouffante estivale. Plus qu’une simple couverture de bâtiments, ils sont une métaphore de l’histoire parisienne, entre pics acérés de beffrois gothiques, et piques d’anciens révolutionnaires, entre courbes sinueuses des mansardes haussmanniennes et prismes étincelants de verre et d’acier de l’architecture contemporaine. Chaque époque a imprimé son empreinte sur les toits de Paris, laissant une mosaïque de textures et de formes qui se déploie sous un ciel aux couleurs de Paris.

La richesse de cette mosaïque architecturale se révèle dans chaque détail. Les cheminées, sentinelles jadis fumantes rappelant les usines de Zola, sont désormais des sculptures de zinc désuètes mais majestueuses qui se dressent fièrement contre l’horizon et l’oubli. Les lucarnes, petites ouvertures sur les secrets de la vie parisienne, sont comme les yeux de la ville, ouverts sur des scènes quotidiennes de la vie parisienne, allégories scrutant l’humanité depuis leurs perchoirs de zinc et d’ardoise.

Le zinc danse avec grâce sur les charpentes, effaçant les lourdeurs du bois sous le poids des tuiles. Sa beauté se révèle dans sa capacité à être découpé et posé facilement, écartant les infiltrations d’eau, tel un chevalier défendant les toits des nouveaux immeubles. Merveille ultime, sa faible densité lui offre la possibilité de se courber délicatement, créant ainsi de nouveaux espaces où la vie s’épanouit sous les toits. Les chambres de bonne, cachées sous les mansardes, voient ainsi le jour grâce à ce matériau moderne qui modèle à bas coût les rêves de grandeur.

L’ardoise, sombre et mystérieuse, possède un charme intemporel. Diva capricieuse demandant un tribut plus élevé en termes de coût et de poids, elle s’invite sur les toits des édifices les plus huppés de Paris, les parant d’une élégance noble et aristocratique. Son installation, d’une complexité exigeante, requiert les mains expertes de maîtres artisans, gardiens de traditions précieuses.

Un savoir-faire ancestral qui perdure

Les artisans couvreurs-zingueurs parisiens, aujourd’hui encore, transcendent les frontières de leur renommée. Leur savoir-faire ancestral, tissé de passion et d’habileté, est inscrit avec honneur dans l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de France depuis 2017. 

Certains exercent la profession d’ornemaniste, c’est à dire ceux qui fabrique ou restaurent les ornements de toits. Un métier entre savoir-faire et histoire qui raconte la vie des toits de Paris et leur singularité.
Depuis plus d’un siècle et demi, ils veillent avec un amour inébranlable sur nos toits, véritables joyaux de l’architecture, portant l’empreinte du temps. Leur dévotion est si profonde que cette vaste mer grise aspire à la reconnaissance suprême revendiquée avec fierté à une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Telle une forêt immense, elle chante son histoire dans une harmonie grandiose, protégeant notre héritage commun.

Un enjeu climatique

La couleur des toits parisiens a été minutieusement scrutée, plus précisément leurs nuances de gris qui au-delà du facteur esthétique, renseignent sur leur pouvoir de réflexion, connu sous le nom d’effet d’albédo. Une surface claire a tendance à réfléchir davantage le rayonnement solaire, tandis qu’une surface foncée a tendance à l’absorber. Ainsi, les terrasses claires ont un albédo plus élevé que les toitures en tuiles ou en béton foncé. À une époque où le réchauffement climatique est une réalité, cette propriété revêt une importance significative dans la lutte contre les îlots de chaleur urbains.

À Paris, une expérimentation a été réalisée sur le toit peint de couleur claire d’une école primaire, réduisant la température de 6°C.
Une étude Apur montre que, dans l’ensemble de la capitale, 52% des toitures ont un albédo clair, 42% ont un albédo foncé et 5% ont un albédo moyen.

Toujours selon l’étude de l’Apur, 34 600 constructions parisiennes bénéficient d’un ensoleillement annuel moyen généreux supérieur à 800 kW/m², ce qui les rendrait intéressantes pour l’installation de panneaux photovoltaïques. 7 000 d’entre elles disposent d’un toit-terrasse, alors que seuls 654 bâtiments sont équipés de tels panneaux, dont la moitié se trouve dans des immeubles neufs, pour une production d’énergie de 16 GWh. 

Cette production est minime si l’on considère le potentiel théorique total estimé à 1 500 GWh/an. Le plan climat de Paris fixe un objectif de développement solaire de plus de 300 GWh d’ici 2030.

La pente des toits a également un grand intérêt en termes d’enjeu climatique : près de 24 000 toitures, soit 18% des bâtiments parisiens, ont été identifiées avec une surface plate d’au moins 50 m2, dont 9% supérieurs à 200 m2.
Ces toits-terrasses offrent des possibilités d’aménagement, de développement d’espaces végétalisés, ou de déploiement de panneaux solaires. La végétalisation contribue au confort thermique du bâtiment et à la gestion des eaux pluviales.

Un pont entre hier et demain

Les toits de Paris, cette année à nouveau et toujours sous le soleil d’été, redeviennent un véritable théâtre d’ombres et de lumières, tableau vivant où chaque ardoise, chaque cheminée, chaque lucarne raconte une histoire. 

Ce sont celles-là que nous cherchons à vous transmettre dans nos choix de rénovations. C’est ce pont entre passé et futur que nous tentons d’emprunter au présent. Ils incarnent l’essence même de la culture française : un mélange exquis de tradition et de modernité, un équilibre délicat entre héritage du passé et vision audacieuse de l’avenir. Le lieu de notre rendez-vous, au milieu du gué entre  hier et demain. Aujourd’hui.

Cet été encore, alors que le soleil se lève et que la brise estivale caresse les toits, prenons un moment pour contempler ce magnifique paysage urbain. Observons les toits de Paris avec admiration et respect tant que la lutte contre le réchauffement climatique nous permet de les conserver tels quels, cela ne durera sans doute pas. Ils restera alors le souvenir qu’ils ne sont pas de simples structures inertes, mais le cœur palpitant de la ville, une symphonie visuelle de l’histoire, de la culture, et de la vie. 

Les toits de Paris, clairs ou foncés, sous la lumière dorée de l’été sont bien plus qu’un spectacle pour les yeux. Ils sont aussi une chanson pour l’âme.

Si vous êtes à Paris cet été, profitez-en !

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