Edito de Printemps : Connaissez vous le Kintsugi ?
C’est le printemps ! Le moment du renouveau. Voilà pourquoi après un trop long silence rempli de suractivité, j’ai décidé de reprendre la plume avec pour objectif de partager plus souvent et plus régulièrement avec vous, ici, et sur les différents comptes Stanroc. C’est le printemps et le bon moment pour revenir plus longuement sur ce que les équipes Stanroc et moi faisons !
Ici comme au Japon, les arbres sont en fleurs et, consciemment ou non, nous fêtons tous ce retour vers des journées plus longues, plus de lumière, et plus de vie, tout simplement.
C’est aussi l’heure des grands nettoyages de printemps. Ce que nous gardons, ce que nous donnons, ce que nous vendons, ce que nous jetons, ce que nous réparons.
En tant qu’occidentaux, nous considérons ce que nous réparons, ce qui est usagé, vieux, ou cassé, comme n’ayant pas ou plus de valeur. Le Japon traditionnel pense autrement.
Le Kintsugi est une technique traditionnelle japonaise de réparation des objets essentiellement en porcelaine ou en céramique qui consiste à combler les fissures dues à l’usure du temps, aux chocs, aux accidents, etc. avec de l’or, de l’argent ou du laiton, pour transformer les cicatrices de l’objet en une beauté nouvelle et unique, porteuse de plus de valeur et de beauté encore que l’objet autrefois neuf.
Cette ancienne pratique, encore courante aujourd’hui — vous trouvez des kits de Kintsugi en ligne et chez vos dealers de loisirs créatifs favoris — est une merveilleuse et pertinente métaphore applicable à la rénovation de bâtiments. Et si reconstruire les bâtiments tout en préservant leur histoire et leur caractère original, était une forme de Kintsugi ?
Le processus de rénovation d’immeubles peut parfois sembler destructeur. Murs, plafonds et planchers sont démolis pour être remplacés par des matériaux plus récents, plus modernes, plus innovants. Si cette approche est pour partie nécessaire, elle ne préserve pas l’histoire du bâtiment, ni son caractère unique.
Les principes inspirés du Kinsugi, permettent une approche différente. Au lieu de tout démolir, nous réfléchissons à garder les éléments originaux et à les intégrer dans la nouvelle structure. Cela peut concerner des éléments architecturaux, des murs de briques, des poutres, ou des parquets en bois, qui peuvent être réparés et mis en valeur plutôt que d’être remplacés. Ou au contraire, ce peut être une œuvre d’art contemporaine qui sera incluse dans la rénovation, en guise de colle dorée pour cimenter le présent et le passé du bâtiment.
Quoi qu’il en soit, en plus de réduire les déchets de construction et de préserver les ressources naturelles, cette approche ajoute une dimension culturelle et historique à un bâtiment dont les caractéristiques originales sont conservées et mises en valeur.
En appliquant ces principes à la rénovation d’immeubles, nous créons des espaces uniques et précieux qui racontent une histoire, celle du bâtiment mais aussi des communautés qui l’entourent.
Hé oui, Stanroc faisait du Kintsugi sans le savoir, rénovant avec respect et inspiration les défauts et les cicatrices de ces bâtiments qui nous sont confiés, en les transformant en quelque chose de nouveau et de précieux, riche de nouveaux espaces durables et respectueux de l’environnement, et surtout d’une histoire préservée et visible.
– Stéphane Rocoplan, avril 2023
